Story


Mon plus lointain souvenir d’expérience de joie puise ses racines dans les grands rassemblements familiaux, « les week-ends cousins ».En tant qu’aîné, j’étais sans cesse sollicité pour être force de proposition pour les jeux. De ce terreau a germé en moi la créativité et le don pour créer du lien, de la convivialité. Au lycée, j’ai créé un groupe de musique, à l’Université un journal et une cantine.

En arrivant à Paris pour suivre une école de théâtre, j’ai rencontré et accueilli chaleureusement un Kanak qui se formait au jeu scénique comme moi. Cette rencontre m’a valu d’être investi de la mission de coordination générale d’un festival des arts océaniens, Échos de l’Océanie aujourd’hui.

Les relations humaines et la poétique de l’espace sont le genre de vagues qui me font décoller de ma planche. J’ai habité au Sénégal, où j’ai eu la chance de tourner un conte musical pour les enfants et de construire une bibliothèque de brousse dans une case. J’ai rencontré des instituteurs qui m’ont accueilli et des griots qui m’ont beaucoup inspirés. J’ai compris ce qu’était un troubadour et son rôle dans la société. En retour, j’ai réalisé un documentaire. Cette expérience d’écriture (le tournage et le montage) a été un déclic pour le reste de mon parcours. Comment raconter sans trahir, tout en portant un regard singulier. Comment faire émerger le sens ?

C’est là qu’est entrée dans ma vie la graine de la sémiologie. Après une reprise d’étude, j’ai découvert que l’université m’offrait le jardin idéal pour que pousse et fleurisse ma praxis. Lors de mon stage de fin de licence, j’ai associé à mon goût de la rédaction, le souci de l’écologie. J’ai réalisé une exposition, pour une auberge-musée, qui montrait les causes de la disparition de l’esturgeon en Gironde dû notamment à l’exploitation des œufs pour la production de caviar.

De retour à l’université en master, j’ai senti que j’étais à ma place. Faire des recherches, analyser, restituer, c’est comme faire du montage vidéo, mais avec du texte comme matière. Mon master en rédaction professionnelle en poche, je décide de traverser l’Atlantique pour faire mon terrain (comme on dit en anthropologie).

Le Québec

Je découvre la tradition nord-américaine en sciences sociales avec un goût prononcé pour la recherche empirique et poursuis ma carrière de sémiologue. Tel un médecin, je cherche une maladie (la problématique), à partir des symptômes, j’établis des hypothèses, puis des interprétations et enfin des préconisations. La question qui m’animait à ce moment-là est « pourquoi aimons-nous le papier ? » À travers cette recherche (à contre-courant), je décris en miroir les outils numériques et montrent pourquoi ils ne remplaceront jamais l’imprimé.

Que cherche la sémiologie ?

Faire des liens. Découvrir le sens caché : en d’autres termes, à décrire une culture. En exergue de mon mémoire, j’ai inscrit cet aphorisme qui guidera tout au long de cette aventure, ma méthodologie de recherche.

 Il existe deux types de problèmes, les problèmes réels et les problèmes imaginaires. 

Les problèmes réels peuvent être résolus par la physique, la biologie, la technique, etc., mais tout ce qui touche à l’humain est un problème complexe. La théorie de l’imaginaire culturel propose des clés de compréhension de la nature humaine. On étudie par exemple, les résistances au changement, les habitudes de vie, les croyances, etc. Voici le cœur de mon expertise. Comme  « il n’y a rien de plus pratique qu’une bonne théorie », c’est avec cette méthode de travail que je souhaite comprendre les évolutions de la société par l’enquête, l’analyse de données et la restitution auprès des publics concernés. Je maîtrise en amont la mise en place d’une méthodologie de recherche qualitative ; sur place — grâce à l’observation participante — la collecte de données ; et enfin, l’analyse et la présentation des résultats. Mes années d’études et mes expériences professionnelles m’ont offert une aisance dans la production de documents ad hoc : carnet, synthèse, rapport, site web, diaporama, exposition.

Mon attachement à la création de liens sincères et mon expertise dans la théorie de l’imaginaire culturel font de moi une personne collaborative toujours à l’affût de nouveaux défis dans le milieu artistique. Avec une approche multidisciplinaire, puisant dans la linguistique, la psychologie sociale et les sciences de l’information et de la communication, je souhaite contribuer à une société plus juste, et donc, d’autant plus résiliente face au dérèglement climatique. Je me considère aujourd’hui comme un artisan, un acteur du changement qui a pour projet d’optimiser l’expérience utilisateur des différents publics dans la cité, pour en améliorer la qualité de vie. Je défends l’idée qu’une société libre et juste doit fournir à chacun un cadre propice à une quête esthétique individuelle.